vendredi, juin 15, 2007

Retour par San Sébastian

Insidieusement, la civilisation me reprend dans sa maladie, un changement s'opère, mais il est difficilement mesurable, il me semble que je recommence à devenir terne, Cristina insiste pour que je n'oublie pas l'optimisme que j'avais sur le chemin. J'ai la confuse impression d'avoir raccourci mes idées et perdu de mon imagination. Ce clair obscur m'en fait prendre conscience, mais demain... ?

Il me faut faire face à une invasion d'informations, mon cerveau se transforme en soupe aux vermicelles où un tas d'idées, comme des spermatozoïdes, crient "à moi.. à moi..." Des parasites modernes arrivent en masse pour me manger le cerveau. Partout où ils peuvent, ils me minent.

Une triste chanson reprend son refrain... L'horaire du train, la réservation de l'hôtel, donner des nouvelles à maman, la surveillance des sacs à dos...
J'intuitionne que pour un meilleur développement de ma sagesse, il vaudrait mieux que je vive moins obligé, c'est à dire... libre.

23 commentaires:

bordaj a dit…

Merci,
hier je lisais le journal d'un ami qui avait fait une partie du pelerinage (+ou- 300km) en 1996.
En consultant Google pour voir le trajet, je suis tombé sur ton invitation.
J'ai fait le voyage à travers vos mots, vos émotions, vos réflexions et vos photos.
Je suis bien content. Vous m'enlevez beaucoup de plaisirs mais encore plus, vous m'enlevez beaucoup de désagréments que je considère inutile.
Comme ce matin, j'irai dans ma campagne avoisinante retrouver l'essence de la nature et faire le plein de lenteur et de douceur que cet espace magique offre à chaque jour avec des nuances toujours renouvellées.

J'ai bien aimé vous lire et vous connaître un peu.

merci.

Anonyme a dit…

Bonjour El Pilgrim ! Et merci pour ce blog qui vient confirmer une de mes intuitions : arriver au pied des Pyrénées, et puis s'arrêter, retourner, prendre un autre chemin.

Et pourtant j'aime l'Espagne, mais pas celle que vous décrivez. Pas ce boyau rectiligne et interminable peuplé de monstres dignes de Goya : agneaux et cochons, Allemands péteurs, roteurs et ronfleurs, cyclistes fluo grotesques, minables cloportes incapables d'une conversation intéressante, brutes avinées en tout genre... noooon ! pitié ! au secours !

Le pire, ce sont les vieux : jeunes retraités et leurs histoires d'anciens combattants, dynamiques à chier, seniors de compèt' qui vous humilient en vous laissant sur place, ou au contraire grabataires étendus dans leur dortoir, et dont l'odeur vous a fait fuir, non sans avoir au préalable récupéré votre don à la porte du couvent...

Etant moi-même néo-retraitée, j'ai cru deviner en vous un soupçon de gérontophobie qui m'a naturellement perturbée... jusqu'à ce que j'en comprenne la cause. C'est évident. A 61 ans nous sommes en pleine forme, tous les chemins s'ouvrent à nous (ceux de St Jacques et les autres) et nous sommes prêts à les parcourir même jusqu'à 100 ans et au-delà. Et vous pauvre trentenaire, vous êtes condamné à bosser jusqu'à plus d'âge pour nous payer nos retraites...

Et en plus je n'en éprouve aucun remords. Plutôt ça me fait doucement rigoler.

Allez, bonne route à vous !

Anonyme a dit…

Excellent ! Vraiment !
Je viens personnellement de terminer un pèlerinage au Mont-Saint-Michel depuis la Belgique.
J'ai eu plus de chance que vous: je n'ai dépassé aucun pèlerin et aucun ne m'a dépassé non plus. Seul du début à la fin (525 km)Sauf, le 29 septembre, jour de la fête de mon saint patron et accessoirement de mon arrivée! Un vrai plaisir ! :-)))
Ces simili-pèlerins qui se croyent sur le "Paris - Dakkar du piéton" sont probablement la seule raison qui me fait redouter d'entreprende ce voyage !
Mais un jour, je le ferai ! Même si c'est en dehors des sentiers battus !
Merci pour ce voyage et pour votre regard sans complaisance sur ce que ce "pèlerinage" est devenu !
Hughes

Anonyme a dit…

Salut,
je suis né entre terre et mer; Baudelaire disait "Homme libre, toujours tu chériras la mer... .
A 47 ans 1/2,stop! J'ai quitté cette liberté enchainée "Marin Pêcheur", pour 3 mois 1/2 d'une errance à pied avec le sac à dos, sans but au départ, de randonneur je deviens pélerin sur le chemin de la côte "Le Camino del Norte", trés loin de l'autoroute des vacances qu'est devenu le chemin Français avec ses hordes de cons en quête de spiritualité, d'authenticité et de gîtes "bon marché" qu'ils s'approprient aux premières heures de l'aprés-midi pour les transformer en bauges. Mon reméde contre les grognements et ronflements(la fonction MP3 de mon portable), des centaines de morceaux de musiques choisis avec minutie pour des nuits de sommeil philharmonique (ma + grosse préparation). Cette folie des marcheurs des 100 derniers kms, je l'ai vécue à partir de Lugo-Melide avec des départs à 4h30-5h00 du matin, mon calme habituel s'est transformé sur les dernières étapes en agacement, me montrant aussi con qu'eux,les grillants ou de peu à l'arrivée tout en étant parti qu'à 8h00 (avec 2000 kms ds les jambes, ça aide!).
Pour ma part,juste un aide mémoire et des photos, pas de blog, pas de pages d'écritures "l'encre est redevenue eau, les feuilles de papiers sont redevenues arbres et mon porte-plume est redevenu oiseau" Merci Prévert. Je suis resté moi pour une nouvelle errance en 2008 .
Vive la Liberté et mort aux cons!
Tchao et bon vent.

Anonyme a dit…

C'est avec curiosité que j'ai entamé la lecture de votre témoignage..... j'ai parcouru une bonne partie de votre trajet, ne serait-ce que pour retrouver des lieux que j'ai moi-même parcourus. Mon sentiment au fil de cette lecture, c'est quelle prétention de donner à lire, à voir, une "merde" pareille. Vous n'avez dans le fond pas grand chose à dire, à part d'étaler vos tripes anti-vieux, anti-vie, anti-vaches. Je n'ai pas été étonnée quand au milieu de votre trajet vous avez déclaré avoir pris un bus... ce sont bien des gens comme vous qui font ce genre de chose. Cette partie ci est certes difficile, parce que par la nudité de son environnement, elle nous met en face de nous-mêmes. Si vous aviez parcourus ces kilomètres ci jamais vous n'auriez écrit ce texte insipide.
J'ai parcouru aussi ce chemin, j'ai aussi rencontré des gens qui m'ont été antipathiques, j'ai aussi pesté parfois contre les ronfleurs, les bouses de vaches, les gens pas souriants, les endroits sordides. Mais j'ai été aussi et surtout tellement heureuse d'être sur ce chemin.... de liberté, de partage, d'acceptation de la différence, d'épanouissement de son être..... je ne suis pas catho et je fais encore partie des trentenaires.... je vous laisse, monsieur, à votre petite vie et vous souhaite un jour de découvrir la grande vie.

Clement Soullard a dit…

Merci pour toutes ces réactions si diverses ! Je ne m'attendais pas à avoir une si large audience. Je suis néanmoins content d'avoir partagé avec vous cette version de l'histoire (apparemment pas si personnelle).
Un an après, je fais le bilan, le chemin de Santiago, bien qu'il ait été décevant en regard de mes aspirations et bien que jamais je n'y retournerai, fut indéniablement une bonne leçon d'humilité. J'étais et je suis resté tout le long du chemin « piétaille parmi la piétaille », l'inspiration n'y a rien changé.
C'est une bonne leçon pour le quotidien. Chaque jour s'apprécie différemment quand la crise du besoin de pureté est passée, on est plus tranquille pour enfermer ses chimères dans l'oubli du temps qui passe.
Cela dit, je m'en voudrais d'avoir découragé trop de vocations. Après tout, un pèlerinage qui se respecte doit comporter son lot de souffrances.

DPM a dit…

Mamie moi-même je me suis bien amusée en lisant vos commentaires sur mes congénaires. Vous avez 1000 fois raison. Mais il faut les fuir comme la peste ! Pèlerine en 1982 ils n'existaient pas et pèlerine en 2001 je les ai évités en passant par les Asturies. Là une bonne chambre ne coute par plus cher qu'un bouge sur le "camino"
Si vous nous écrivez un petit résumé humoristique de votre aventure nous nous ferons un plaisir de le publier (ce que nous refusons de faire pour tous les récits sirupeux dont on est abreuvés) : avec un groupe d'amis comme moi amoureux du chemin mais consternés de ce qui s'y passe, nous avons fondé une association et un site qui, quand même, reçoit 500 visiteurs par jour : www.saint-jacques.info
On rame à contre courant, mais on s'est violemment séparés des associations qui regroupent tout ce qu'on déteste

Anonyme a dit…

Second message
En + vous mettez un lien avec une association responsable pour beaucoup dans la transmission de ce que vous avez déploré

Anonyme a dit…

En + vous mettez un lien avec une association qui n'est même pas constituée de bénévoles et qui entretient soigneusement tout ce que vous avez dénoncé !
Dommage !

Anonyme a dit…

Bonjour, c'est encore moi !
Ravie de vous avoir fait rire, dpm, mais mon commentaire, s'il se voulait "rigolo", était plutôt à prendre... au 2nd degré pour employer une expression à la mode. Je ne souhaite nullement "fuir comme la peste" mes contemporains, vieux ou pas. Et je dois dire que le blog de notre Pilgrim m'avait fait monter la moutarde au nez.

Certes il y a des comportements ou même des personnes insupportables, mais que veut dire ce mépris quasi-universel du genre humain ? S'il en est ainsi, ne partez pas sur les grands chemins, faites-vous plutôt ermite !

Mais bon, après tout, Pilgrim... Vous avez raconté votre histoire avec sincérité, telle que vous l'avez vécue. Vous vous êtes ainsi exposé aux remontrances de vieilles grincheuses dans mon genre. Mais j'aimerais que nous nous quittions bons amis. Je suis certaine que vous êtes capable d'avoir une réflexion sereine sur cette expérience, qui est sans doute loin d'être terminée dans votre tête. Et j'espère qu'il y aura pour vous d'autres chemins où vous trouverez ce que vous cherchez.

Je conclus en vous adressant mes amitiés, si vous en voulez bien !

Anonyme a dit…

je pars faire le chemin de Compostelle( seule ) du Puy en Velay. Contrairement à vous , j' ai lu un certain nombre de carnets de route, et je n'espère qu'une seule chose...ne pas rencontrer de gens de votre espèce !!!
Vous n'êtes qu'un cynique prétentieux, imbu de votre personne.
Je plains votre compagne Cristina de partager la vie d'un homme aussi peu pourvu d'humanité.
Je suis une "jeune vieille" de 56 ans, et j'ai rencontré beaucoup de gens inintéressants, mais à ce point ....
J'ai lu jusqu'au bout ( avec peine) votre récit et je ne rajouterai à ce qu'a dit Jodo, votre mépris des autres n'a d'égal que votre bêtise...

Anonyme a dit…

réponse à nanou, la "jeune vieille"
Et ben quelle furie ! Si vous partez avec cet esprit sur le chemin de Compostelle, il ne fera pas bon vous croiser si on ne partage pas vos idées ! Heureusement qu'à cette époque vous ne trouverez pas grand monde sur le chemin
J'en ai lu aussi des masses de carnets de route : de quoi dégouter de partir. Et pourtant je suis partie, et revenue, et passionnée, à condition de ne pas se gaver de ces récits insipides

ACANTHE a dit…

Et bien moi si je devais repartir dans la "piétaille" - pour reprendre l'expression de notre blogueur condescendant, je préférerai mille fois rencontrer Nanou que ce Lucinius, dur représentant du "monde beau et bronzé" dont parlait Combaz.

Anonyme a dit…

Vous m'avez fait beaucoup rire!Essayez en juillet vous ne rencontrerez pas les memes (y'en a moins). vous avez l'air de souffrir beaucoup et vous montrez un réel talent de compteur . Je vous souhaite le meilleur.

Anonyme a dit…

J'ai lu votre récit avec pitié. Pauvre Pelgrim qui n'a pas trouvé sur le camino ce que LUI devait y trouvé: la capacité d'accepter, le lâcher-prise, l'observation de l'égo, l'authentique humilité. C'était ça, le cadeau caché....
Et oui, El Pelgrim, tu as encore du chemin à faire avant de comprendre que tout ce que tu vis en conscience, t'élève.
Guy, ex-trentenaire, nouveau (pré)retraité qui te remercie quand même de l'avoir prévenu des écueils commerciaux et autres du camino.

Anonyme a dit…

A la lecture de votre blog(vous êtes un sacré blogueur ! :-)), il m'est revenu aussi en mémoire le texte d'une chanson de Brassens qui s'appelle, je crois : "Le temps ne fait rien à l'affaire" et qui énonce : "Quand on est con, on est con....qu'on soit con caduque ou con débutant". Et il me revient aussi, ce qu'on disait enfant :"C'est celui qu'il dit qu'il l'est" :-)
Guy, nouveau pré-retraité qui doit encore partir mais qui n'est tout de même dégouté par ce récit

Anonyme a dit…

Et bien mon pauvre pilgrim, on dirait qu'ils ne vous lachent pas ces petits vieux !

Que cela vous serve de leçon : Faut jamais cogner sur les vieux, ce sont des teigneux ;-) !

Allez, bon courage ! Laissez Saint-Jacques aux apôtres de "l'authentique humilité" et passez votre chemin... si j'ose dire !

Yann

Anonyme a dit…

Cher Pilgrim,

Je me suis bien amusé de cette lecture. Je dois dire, si l'on omet le côté patchwork de l'ensemble, qu'il y a quelques passages bien croustillants.

Je me permets toutefois de vous prendre en pitié, non pas comme le "désobligeant" commentateur précédent, mais bien vraiment pour vous éviter d'autres désagréments (si l'envie vous prenait un jour d'écrire autre chose.)

Il n'est jamais bon d'impersonnifier son mal, c'est à dire abuser de "on", de se réfugier sous le vague. Ceci, vous y parvenez remarquablement : les monstres qui croisent votre chemins ont la bonne mesure de grotesque, la cruelle touche de vérité et la peinture est léchée.

Toutefois, et là, je vous le dit tout net, il est très maladroit de ne pas laisser d'alternative au lecteur, de le contraindre à se reconnaître dans les créatures que vous décrivez. Apprenez qu'à l'écrit, le second degré est un art plus difficile qu'à l'oral.

Je comprends tout à fait que vous n'ayez pas envie d'être tiède, mais là vraiment se foutre à dos les vieux (où les jeunes retraités ainsi que nous préférons nous appeler) : c'est du suicide éditorial !

En vous souhaitant le meilleur,

Philippe

Anonyme a dit…

vous ne vous mettez pas à dos les vieux,rassurez-vous. J'ai 71 ans et je suis tout à fait de votre avis. Il y a beaucoup de frelaté sur ce chemin !Et j'ai horreur des vieux teigneux !

Anonyme a dit…

Quelle tristesse !
Un "intellectuel" maltraite sa propre langue, la veut incisive et provoque des sourires (de pitié).
Effectivement, il faut encore pas mal de méditation pour que notre "intellectuel" accède à "la grande philosophie". Un chemin qui s’annonce long et tortueux à cause d’une compréhension définitivement limitée du monde et de ce qu’il peut cacher.

Chères mamies, chers papis et toutes les personnes qui ont écrit leurs commentaires avec un humour ravageur,
J’espère rencontrer sur le "camino" des gens comme vous – mais aussi et les autres… pour m’exercer dans cette belle discipline : l’humour ! J’apprendrai "caminando". Promis !

Signé : Une vilaine boche qui trempe son saucisson dans le café.

A propos, je viens de découvrir un ouvrage : "Je vais partir" de H.P. Kerkeling. J’ai lu ce livre en allemand et ne sais pas ce que vaut la traduction, mais je considère ce livre drôle et plein d’humanité ! Difficile à croire ?

P.S. Cher "pilgrim",
J’ai beaucoup aimé les photos !

Anonyme a dit…

C'est à se demander ce que vous êtes allé faire sur ce chemin vu qu'il vous a ennuyé tout du long vous auriez dû rentrer chez vous rapidement pour retrouver votre confort de petit bourge qui ne supporte rien. Heureusement que je n'ai jamais rencontré le genre de personne de votre acabi en marchant, c'est à fuire.
Les chemins vers Compostelle c'est quand même autre chose que ce que vous racontez.

Anonyme a dit…

finalement, vous auriez du partir une semaine au soleil, en Tunisie par exemple, dans un hotel quelconque avec piscine et openbar. Evidemment, vous n'auriez pas gagné ce bout de papier que vous avez du accrocher dans vos toilettes au retour, mais vous auriez pu de même pester sur ces touristes ayant eu la même idée que vous, mais sans la promiscuité.
On se pose toujours la question après vous avoir lu de vos motivations, la Compostela?
Et surtout pourquoi vous avoir continué? (il est vrai avec de sérieux raccourcis); Il ne ressort rien de positif dans votre expérience, vous critiquez tout, sans discernement, vous êtes finalement une vraie caricature du touriste français, un "bidochon jeune" malpoli, râleur, jamais content et tellement supérieur!

Anonyme a dit…

ne vous laissez pas abattre, c'est vous qui êtes dans le vrai. Le chemin de Compostelle est encombré de ces "bidochons vieux" qui se l'accaparent. Ce n'est pas une raison pour braire avec eux et se laisser noyer dans la rivière de leurs soi-disant bons sentiments.