mercredi, juin 13, 2007

Arzua --> O Pino

Nous marchons tristement, presque sinistrement, silencieux et méditatifs, nous longeons la route nationale, le flux hurlant de camion ne s'arrête jamais plus de trente secondes, nous sentons la ville nous reprendre dans ses mailles. Je n'ai pas le moral, tout est laid, je n'ai plus d'espérance, si cela ne tenait qu'à moi, je démissionnerais maintenant de ces derniers tristes kilomètres et prendrais le train sans voir Santiago.



Je viens d'accomplir un rêve, mais je suis vide maintenant. En attendant d'en inventer un autre, je vais me rassoir.
Je suis cependant fier d'avoir accompli ce voyage avant d'avoir atteint l'age de la retraite : c'est dérisoire. Lorsque j'ai pris ces deux mois de vacances, je me suis démarqué des 80 % de la population et c'est un bon début ! Faut me pardonner, j'arrive de loin, et oui, je suis dans l'informatique...
Le soir, nous mangeons dans un réfectoire, les pèlerins tombent le masque, abandonne leurs complexes et renouent bruyamment avec leurs téléphones portables. Cris et moi, assis à une table faisons le bilan de nos péripéties, nous évoquons l'histoire de Pablito et nous sourions. Déjà, il s'agit d'un passé révolu, car nous sommes pressés de ranger nos maux de dos dans l'album de nos souvenirs.