samedi, mai 19, 2007

Saint Jean Pied de port --> Roncevaux



Le premier tronçon est assez long, il traverse les Pyrénées et passe la frontière espagnole, 26 km sont nécessaires pour gagner le premier village : Roncevaux.
Toute la journée nous sommes comme prévu sous les nuages. Conformément à mon intuition, les pèlerins sont essentiellement de jeunes retraités. Parmi eux, on compte une part importante d'étrangers. Apparemment le chemin de Saint-Jacques est une voie touristique majeure. Cependant, on ne se bouscule pas sur la route, on a beau être en file indienne, il y a suffisamment d'espace pour ne pas se gêner. Insidieusement ce flux de fourmi impose son rythme.

Je marche, je marche, mais je n'arrive pas à prendre pleinement conscience que je suis en train de réaliser un rêve, la magie est absente. Qu'espéré-je ? Les rêves n'ont d'existence que dans le futur, dès qu'on les touche du doigt, ils disparaissent.




Le soir venu, on nous loge dans une chambre comportant huit lits. Nous ne nous doutions pas que commençais un long calvaire. Un Allemand moustachu, tel un Simpson incarné, s'est installé non loin de notre lit. Il avait le regard un peu vide quand il se mettait la main sur la barrique.
Les lumières éteintes, il a commencé à ronfler, bien aise dans son petit lit. Il baillait de temps en temps en meuglant de plaisir, enfin, il a dégazé les bières qu'il avait ingurgitées pendant le jour. Il était tellement plouc que je ne comprenais pas que sa femme accepte de de partir avec lui.

Je n'ai pas trouvé le sommeil, par contre, j'ai eu le loisir d'étudier les différents comportements que l'on pouvait avoir dans ce genre de situation.
Au-dessus de moi, Cristina a commencé par faire des craquettements pour amadouer cet ours. Cela n'a pas fonctionné. Chacun a donc inventer une tactique pour défendre sa nuit. Un type qui n'en pouvait plus s'est levé au milieu de la nuit et il est parti dormir dans le couloir avec son matelas sous le bras. Une autre fille s'est levée, a secoué le type pour lui demander de changer de position. Évidemment, cet allemand ne possédait pas suffisamment de lettre pour comprendre l'anglais, émit un grognement, mais ne bougea pas d'un poil et repartit à ronfler de plus belle.

Les stratégies employées étaient certes intéressantes, mais surtout, elles illustraient qu'on est souvent plus ingénieux à trouver des remèdes qu'à apprendre à supporter.