mardi, juin 12, 2007

Palas del Rei --> Arzua

Un prophète a probablement dit un jour : « Arriver c'est mourir un peu ». Dans l'odeur de la fin, je regarde avec mélancolie les couleurs matinales, je m'extasie devant la brume mystérieuse. Je me saoule de ces dernières expositions naturelles, dans la forêt levant les yeux, toujours je me demande le nom des arbres. Je chante à tue-tête.
Bientôt, je compterais à nouveau parmi le peuple des ombres, à mon poste, l'oeil vitreux devant mon ordinateur. J'oublierai les kilomètres, les pansements et les ronfleurs, pourtant une tristesse incompréhensible me prend à l'idée de les abandonner.
Le chemin est une excellente métaphore de la vie, il va jusqu'au bout, il n'y a rien à faire d'autre. Au moment où ça se termine, on se dit : comme c'était bien ! Mené tambour battant ou lentement, intensément ou tranquillement, il existe autant de "comments" qu'il y a de marcheurs, mais de "pourquoi", plus on y pense et moins on le sait, ce n'est pas l'important. Il n'y a que les routes qui sont belles, les fins sont toujours tristes.



Plus proches de Santiago, nous rentrons dans la Galice civilisée, les coqs et les vaches que nous croisons ont une allure plus propre. Il n'y a plus de merde, ni de maisons éventrées. Les vaches allaitent leur veau en plein champ, l'image est tendre, comme dans une pub pour le chocolat ! Ce matin, nous croisons même une femme qui menait ses vaches au pâturage en les appelant chacune par leur nom : Uuuh Maravilla ! Je suis ému.

Aucun commentaire: