dimanche, juin 10, 2007

Calvor --> Portomarin

Le sac à dos portait douloureusement sur mes épaules et je n'avais qu'une hâte : arriver. Je prie pour que le retour soit le plus rapide possible et j'allonge le pas. Je suis si faible. J'en suis à me demander s'il ne faudrait pas prendre un jour de repos pendant mes vacances. Nous avons passé Sarria ce matin. À 115 km de Santiago, c'est la dernière ville de départ pour obtenir la Compostella qui certifie le pèlerinage. Un minimum de 100 km est nécessaire pour qu'on l'accorde aux piétons, 200 km pour les cyclistes. Conséquemment, le dernier tronçon est beaucoup plus peuplé. En file indienne, la colonne avance vers Santiago.

À Portomarin, il n'y a plus de place et nous devons dormir dans un poulailler industriel de 110 places. La fille derrière son ordinateur me demande quel est mon numéro de mon lit, c'est avéré maintenant : la société industrielle nous avait rattrapés.

Je suis déprimé, je laisse mon agacement reprendre le dessus et distiller ses mauvaises pensées A quoi bon rester zen ?

Pèlerins, parqués dans des bétaillères, nous allons d'un point à un autre. Au conseil régional de Galice, des experts analysent le flux, se félicitent de la fréquentation, car c'est un facteur de redynamisation de la région. Surement qu'un type avec une cravate pense qu'il faut faire plus et mieux, construire de nouveaux baraquements, mettre des jacuzzis dans les albergues, et des masseurs le long du chemin. Dans le monde de demain, il y aura toujours du papier dans les toilettes !